LA GUERRE DES MONDES

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LA GUERRE DES MONDES. NOUS SOMMES UN EMPIRE. NOUS SOMMES LES MAÎTRES DE CET EMPIRE. ET NOUS AGISSONS. LORSQUE NOUS NOUS AGISSONS, LE MONDE CHANGE. LA TERRE SUR LAQUELLE NOUS AGISSONS EST DÉJÀ TRANSFORMÉE ET LE SERA SANS CESSE. ET NOUS NE NOUS ARRÊTERONS JAMAIS DE CHANGER CE MONDE QUI ÉTAIT VOTRE MONDE ET QUI EST DÉSORMAIS LE NÔTRE. CAR NOUS SOMMES L’HISTOIRE EN MOUVEMENT. VOTRE AVENIR. ET LA NATURE. ET VOTRE ESPRIT. ET VOS PENSÉES. ET LORSQUE TOUT SERA TRANSFORMÉ, TOUT SERA DEVENU AUTRE ET NOUS AGIRONS ENCORE. NOUS N’ARRÊTERONS PAS. CAR NOTRE ENNEMI EST LA RÉALITÉ. ET LORSQUE NOUS N’AIMONS PAS LA RÉALITÉ, NOUS LA CHANGEONS, NOUS LA TRANSFORMONS. POURQUOI? PARCE QUE NOUS AVONS LE POUVOIR DE LE FAIRE. ET QUAND NOUS AGISSONS, NOUS CRÉONS NOTRE PROPRE RÉALITÉ ET VOTRE RÉALITÉ. S'IL RESTE DES HISTORIENS ET DES CONTEURS, UN JOUR, ILS ÉTUDIERONT CE QUE NOUS AVONS FAIT, CE QUE NOUS VOUS AVONS FAIT. INCAPABLE DE COMPRENDRE ET DE MÊME PERCEVOIR NOS GRANDES IDÉES, NOS PROJETS GRANDIOSES. S'ILS SE CACHENT ET OBSERVENT, ILS IGNORENT SIMPLEMENT CE QUE NOUS FAISONS, CE QUE NOUS SOMMES EN TRAIN DE FAIRE ET AVANT MÊME QU’ILS AIENT FINI LEURS ÉTUDES, LEURS MISÉRABLES PETITS TEXTES, NOUS AURONS DÉJÀ CRÉÉ UNE NOUVELLE RÉALITÉ. QU’ILS POURRONT ÉTUDIER AUSSI. SI NOUS LEUR PERMETTONS. NOUS SOMMES L’HISTOIRE. LA NATURE. LE PROGRÈS. LA FORCE QUI VA EN AVANT. LES ACTEURS. LES METTEURS EN SCÈNE. LES MANIPULATEURS. TOUS LES AUTRES SONT DES OBJETS PLUS OU MOINS VIVANTS QUE NOUS DÉPLAÇONS ET À QUI NOUS DONNONS À PENSER. QUI , TOUJOURS EN RETARD, REGARDERONT OU ÉTUDIERONT AVEC DES MOTS ET DES IDÉES ANCIENNES CE QUE NOUS AURONS FAIT. SANS POUVOIR COMPRENDRE. CAR NOUS CRÉERONS DES IMAGES ET DES SONS NOUVEAUX. ET LEURS CORPS SERA LE BERCEAU DE NOS ENFANTS. DANS NOS FERMES DE NAISSANCES. LEURS ESPRITS, LEURS COEURS ET LEURS CERVEAUX ET LEURS ONDES ET LEUR ÉLECTRICITÉ: UNE SOURCE D'ÉNERGIE. IL SONT SI NOMBREUX. ET LEUR SANG, NOTRE NOURRITURE. CAR ILS SONT NOTRE BÉTAIL. ILS ONT TOUJOURS ÉTÉ CELUI DE LEURS RICHES ET DE LEURS PUISSANTS. RIEN NE CHANGERA. CONTRAIREMENT À LEURS ANCIENS MAÎTRES, LEUR ARGENT ET LEUR TRAVAIL NE NOUS INTÉRESSE PAS. MAIS VOTRE VIE NOUS SERA UTILE.


LA GUERRE DES MONDES

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LA GUERRE DES MONDES. LA DERNIÈRE DES GUERRES CAR CETTE GUERRE SERA LA DERNIÈRE
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samedi 17 mai 2014

NUIT 1003. HUIT RÉFLEXIONS SUR LES CAUSES ET LES CONSÉQUENCES. AUCUN DES ARGUMENTS AVANCÉS N'EMPORTAIT UNE CONVICTION ABSOLUE. LA THÈSE DE CERTAINS SPÉCIALISTES ÉTAIT EN FAVEUR DE L'INEXISTENCE DE CE PHÉNOMÈNE. UNE SORTE D’HYPONOSE HYSTÉRIQUE COLLECTIVE. THÉORIE QUI AVAIT REÇU L'APPROBATION DE L’UNIVERSITÉ.





Ça avait commencé comme ça. 

Ou 

Peut-être que ça avait commencé comme ça ailleurs. 

Mais Ici. 

Ça avait commencé comme ça. 

Des sortes de 

Oui. 

On aurait dit 

Oui. 

Des espèces de rayons 

Qui ne frappaient pas sur les choses.

Les choses n'explosaient pas.

C'étaient comme des obstacles.

Quelqu'un avait déjà raconté avoir roulé sur une route de campagne la nuit.

Et soudain

Tout d'un coup, dans ses phares, un chevreuil.

Il n'avait pas pu l'éviter. 

Le choc avait été

Avait été

Quelqu'un avait raconté avoir frappé un orignal

Quelqu'un avait raconté avoir frappé une écolière

*

État 1. 17 mai 2014

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mardi 13 mai 2014

NUIT 1002. DEMAIN N'EXISTE PAS. ET, AUJOURD'HUI, À PEINE.






La Terre côté sombre

Le soleil commençait à tomber quand les manifestants sont arrivés. 

La nuit s'annonçait sombre. Certains en disaient quelque chose. Mais on n'avait encore rien vu. Si on veut dire de cette façon.

Ils tenaient des pancartes «Bless the World», des porte-voix, des drapeaux de l’ONU.

Le hasard de la géographie du lieu et de l'ordre du temps avait fait que ces 2 formes ou manifestation de l'humanité intellectuelle (entre autres) se trouvaient «réunies». Du moins à proximité. Tout en persévérant leur incapacité de se percevoir. 

Ceux dehors. Ceux du dedans.

Et dedans.

Une rencontre avait été organisée au centre culturel où se trouvait aussi la bibliothèque du quartier. Généralement, tout ce qui ressemble ou peut être appelé activités culturelle n’intéresse que peu de gens. Alors la petite salle du sous-sol du centre qui servait aux réunions n’était pas remplie. Le contraire eut étonné tous ceux qui s'y trouvaient et davantage encore les organisateurs. 

Et lorsqu’on vit qu’elle ne se remplirait pas davantage, on attendit encore un peu au cas où des spectateurs tardifs arriveraient en retard, passé l’heure du début de la conférence - mais qui seraient assez content de n’avoir rien manqué. Oublieux qu’ils avaient fait attendre tout le monde ou qu’on avait été assez gentil d’attendre un peu et assez poli pour ne pas attirer leur attention sur ce détail.

Donc la salle était à peu près vide. Ou aussi remplie qu'on pouvait l'espérer. Plus personne ne venait. On commença la conférence avec 15 minutes de retard.

Et dehors.

D'autres commencèrent aussi à arriver. Encore. Plus qu'au début.

Ils auraient pu entrer et on aurait été content de les recevoir mais ils n’entrèrent pas. Comme si cet événement «culturel» n’était pas pour eux ou ne les concernait pas. Ils restèrent dehors.

Peut-être n'avaient-ils aucune idée de ce qui s'y passaient? En fait, il ne s'y passait pas grand chose quoiqu'il se dise un certain nombre de choses. Une personne parlait et les autres écoutaient. La période des questions seraient à la fin.

D'autres gens arrivèrent.

Les policiers avaient appris qu’il y aurait une protestation. Peut-être une manifestation. Il était obligatoire que les manifestations spontanées soient signalées à la police. Lieu. Date. Heure. Sinon, l’attroupement serait jugé illégal. Ses participants dispersés. Et on arrêterait les organisateurs. Ou ceux qui ne seraient pas content.

Trouble à l'ordre public possible. Prévisible?

Il y avait donc quelques policiers.

Les manifestants arrivaient encore. D’un peu partout. Ils avaient laissé leurs autos dans les rues secondaires. Les 2 côtés de la rue où ils allaient étaient déjà remplies d’autos stationnées. S'il se passait quelque chose, ces autos seraient les premières victimes potentielles. Aboutissement d'un processus industriel, technique et financier, elles retourneraient aux premiers stades de la matière en tant que ruine, débris, matières recyclables, bûchers funéraires. À ce moment, rien ne signalait qu'une telle chose serait possible. Envisageable. 

Les policiers firent un bref rapport et demandèrent des renforts.

La société était compliquée. Il arrivait que la société ait des humeurs. Dans ce cas, elle produisait des gens, comme une propagation bactérienne.

Et des gens fiévreux.

Quelque chose dans l'air les avait rendu furieux.

Probablement que chacun était déjà furieux à la suite d'une série de causes et de conséquences ou de quelque chose dans l'air. Mais ils étaient de mauvaise humeur individuellement. L'augmentation de l'attraction du malaise les avait fait se chercher, se trouver et se réunir. Ils étaient donc de mauvaise humeur en banc, troupeau, foule. 

Plus la crise était intense, plus il y avait de gens et plus ils étaient furieux.

Les officiers des policiers étaient surpris. Se fiant à leur expérience de ce genre de crise sociale de faible amplitude – et au chiffre des participants attendus écrit sur la demande d’autorisation de participer et organiser une manifestation - ils attendaient environ une centaine de protestataires.

Déjà près de 500 personnes étaient maintenant au centre ou devant le centre. Où continuait à discourir les invités ignorant de ce qui se passait de l’autre côté de leurs murs.

Il y avait des pancartes.

Les pancartes de carton ont des choses écrites dessus. Plus ou moins élégantes et dans une orthographe approximatif. Mais les pancartes étaient brochés sur des bâtons de bois. On pouvait facilement séparer la pancarte du bâton qui retrouverait alors son usage antique : faucher, frapper et pointer. Toucher la chair. Blesser. Tuer peut-être.

Le processus intellectuel allant de la pancarte aux bâtons pouvant être brefs ou non. Si sur les pancartes avaient été écrits: donnez pour le cancer! nos enfants ont besoin de carottes. Les femmes qui auraient portés ces pancartes - ce genre d'idées ne peut venir que de femmes du type épouse et mère - étant généralement peu ou moins porté sur la violence physique. Du moins externe. Intériorisant le processus de la colère et de la frustration jusqu'à ce que soit produit les premières métastases. 

Cette fois, sur les pancartes, étaient écrit: Dehors les étrangers! Voleurs de job! 

Avec des dessins montrant une botte donnant un coup de pied au cul d'un étranger.

Un esprit éclairé aurait alors pensé que le stade de la pancarte brochée au bâton et du bâton libre de tout lien et se cherchant de la chair fraîche et sanglante était dangereusement. Mais personne n'avait amené de barres de fer ou de matériel de démolition en acier. Il se pouvait donc qu'on en reste au stade du vocabulaire. Les mots seraient impolis. On serait vulgaire. Et ce serait satisfaisant pour à peu près tout le monde.

La tension – comme la tension électrique, le voltage, l'ampérage  - augmente avec les cris des manifestants.

Craignant pour leur sécurité – des journalistes écrivirent ceci le lendemain – des clients des bars et restaurants et commerces des environs s’enfuirent.

Dans ce genre de trouble social, on casse facilement des vitres, des vitrines et les éclats de verre tranchant volent dans l’espace.

Et il y a les pauvre automobiles. Surtout les véhicules sacrificiels de la police qu'on offrirait aux flamme de l'espoir. 

Comme pour faire exprès, arriva un peu plus tard, un second groupe de manifestants. 

Quelqu’un leur avait dit qu’ils n’aimeraient pas ce qu’ils entendraient s’ils écoutaient les conférenciers invités au centre culturel. 

Mais on ne les avait pas prévenus ou on n’avait pas imaginé que des gens qui n’avaient pas été invités par le centre diraient des choses bien pire.

Les premiers manifestants virent les manifestants du second groupe.

Une vidéo amateur montre les familles de ce groupe en train de marcher sur le trottoir sous les cris et les hurlements. La rue était déjà prise par les gens furieux du premier groupe. Ils étaient maintenant furieux. Ou presque. Sur le point de le devenir. De l'être. Tout ceci était philosophique. 

Qui devenaient de plus en plus nombreux car il en arrivait encore.

_ Retournez chez vous!

Dit une des voix.

_ Terroristes!

_ Retourne chez toi !

_ Mais je suis chez-moi !

Entendre ces étrangers terroristes faiseurs de troubles dire ce genre de chose - même vraie, véritable et vérifiable - était encore plus frustrants.

- Vraiment, on n'est plus chez-soi nulle part.

Ce qui était tout à fait exact.

_ Lâches !

Quelqu’un qui n’aurait pas encore assisté au spectacle de ce sentiment, l’aurait quand même immédiatement reconnu – tant il est habituel à l’espèce. Il aurait vu et identifié la haine. Et un côté animal dans le regard des gens que l’on ne voit pas souvent mais qui a été documenté souvent. Longtemps par le texte. 

Les lapins et les moutons qui se transforment. Les poissons rouges à qui ils pousse des dents. Comme chez les poules. 

Des bec d'aigles. De vautours. Ayant dépassé le stade où les dents sont nécessaires. 

Le regard brun et rouge.

On a déjà illustré ce genre de choses.

Il y eut aussi les désastres de la guerre dessinés par Goya. Ou les grandes misères et les malheurs de la guerre par Callot. Ou Tardi.

Depuis l'invention de la photo. Du cinéma. Tout fut documenté en abondance. On ne peut plus dire qu'on ne sait pas ce que les humains peuvent faire ou se faire.

Des manifestants du premier groupe avaient emmené leurs enfants et ces enfants aussi criaient des insultes avec leurs petites voix aigües.

Des manifestants du second groupe avaient aussi emmené leurs enfants mais ces enfants demeuraient prudamment silencieux. Certains portaient aussi des pancartes trop grandes.

Pendant que 100 - chiffre écrit dans les journaux mais fortement exagéré - personnes écoutaient des conférenciers à l'intérieur du centre; des politiciens amateurs ou de futurs politiciens professionnels faisaient des discours à l'extérieur sur les marches du centre. 

Dénonçant ce qu’ils imaginaient que l’on disait à l’intérieur. 

N’y étant pas, en toute logique, ils n’avaient aucune idée de ce qu’on y disait. Et, pourtant, à les écouter, ils le savaient parfaitement. Et ceci ne leur plaisait pas.

Quand ils virent le second groupe de manifestants arriver, ils les ajoutèrent à leurs sujets de discours.

Les choses les plus aimables qui se dirent alors furent la dénonciation du multiculturalisme que nos enfants apprennent à l'école et qui paralyse le pays. 

Et le relativisme culturel. 

Sujet douloureux pour certaines femmes.

Peu importe qui parlait, il détestait à tour de rôle, le relativisme culturel.

Maintenant des hommes le détestaient aussi.

Une conseillère municipale prit son tour de micro.

Le premier groupe plus organisé que le second avait amené son attirail technique portatif. Et des journalistes. Les organisateurs qui savaient ce qu'ils faisaient - mais ne comprenaient pas tout à fait toutes les conséquences de leurs actions - savaient que tout devait se passer avant le bulletin des nouvelles TV de 10 heures. Pour que leur légitime colère puisse passer à la TV en clip image et son de 30 secondes.

_ Ce qui se passe dans le centre communautaire, ce n'est pas compliqué: c'est le MAL en personne.

Concept complexe.

Heureusement, elle n'eut pas besoin d'expliquer car les gens étaient déjà convaincus et ils l’applaudirent pour l’encourager à continuer, persévérer et exagérer davantage.

_ On dit que je suis folle. J'ai un fils de 19 ans qui est dans l’armée. Et je sais que ses compagnons d’arme seraient heureux d'aider ces terroristes à avoir une rencontre prématurée au paradis.

Et elle désigna à tour de rôle les murs du centre culturel où des gens désormais étranges – la description qu’on en avait fait et qu’on continuait à en faire les transformait en être de plus en plus louches. Ce qui était un mot prudent destiné à la lecture des élèves du cours primaire. D'autres mots, ceux-là destinés aux adultes furent découvert. 

Et elle poursuivit son geste vers le second groupe de manifestants. Et leurs enfants. Les fils et les filles de terroristes étrangers.

Elle dit quelque chose qui ressemblait au mot «rat» mais le micro grésilla. C'aurait pu être «chien» ou «porc». 

Des lettre furent dites et il fallait recomposer ce qui manquait.

On sait comme les juifs ou les musulmans - à peu près la même chose - détestent ce mot. 

Certaines personnes interrogées par des employés des médias dirent avoir entendu les mots: chien, juifs, porcs, étrangers un peu trop près les uns des autres. 

Il y eut comme un malaise.

Mais un autre témoin soulagea l'atmosphère qui allait devenir oppressante en niant ce fait. Disant qu'on n'avait parlé ou qu'il n'avait entendu parler que de chien, de porc, de truie, de rats et de musulmans. 

Le compte-rendu de ce moment fut décrit le lendemain dans les journaux et le soir suivant dans les bulletins de nouvelles des radios et TV par la novlangue habituelle des médias sous la forme de tonnerre d'applaudissements.

Réaction de la foule à ce qui lui était dit.

Réaction rassurante ? 

Il y eut aussi des rires.

On aima l’humeur bon-enfant de la politicienne municipale.

L'immigrationphobie n'est pas un phénomène nouveau. Après les premières attaques du 11 septembre, les incidents immigrationophobes ont graduellement augmenté. 

On avait fait venir un spécialiste pour intellectualiser la chose dans l'espace-temps fermé entre 2 groupes de messages d'intérêt public et commerciaux. 

De 354 à 1501. 

Il y eut les secondes attaques. Tout aussi inexplicables.

Si on veut être précis: les premières attaques furent bien expliquées et les médias résumèrent ces explications à la satisfaction de tous. Ce qui eut pour conséquence l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak. 

S'il y eut 3000 morts. 2 973 victimes. 2,996. 2,977 victimes et 19 passagers clandestins munis d'X-acto ou 3034. Si on compte les terroristes que certains ne veulent pas inclure parmi les victimes. 

Les centaines de milliers de morts et le million d'infirmes qui suivit furent sans doute nécessaire pour satisfaire le désir légitime de conséquence - certaines dirent de «vengeance» de la part du public. 

Que ces victimes aient eu à voir ou non avec cet événement n'a aucune importance. C'était nécessaire pour qu'on se sente bien. Ou mieux.

Car les victimes - les vraies (blanches) - leurs parents, leurs amis souffraient encore. On parle des ravages psychologiques endémique sur la seconde génération. Les enfants des victimes. Qui souffrent. On ne dira pas par procuration. Ou contagion. Mais leur souffrance est néanmoins réelle. Quoique approximative. 

DOCUMENTATION


Cutting Tools · Utility Cutters · X-Acto

X-ACTO SNAP-OFF BLADE UTILITY KNIFE

Precision instrument

High-grade carbon steel blade and stainless steel blade channel provide durability.

A storage compartment holds 2 replacement blades, each with 8 cutting edges 
(included with knife).

You can use this knife for heavy-duty cutting 

Loosen the ratchet wheel to adjust blade length, 
Lock it in place to prevent blade slippage when cutting.

A built-in attachment snaps off dull, used blades.

The contoured handle provides a sure, comfortable grip.


Maintenant, on ne tient plus ce genre de registre. 

Il y eut la seconde attaque puis la troisième. 

Ce n'est qu'à dixième qu'on commença à penser qu'il y avait quelque chose de louche.

Ou d'inexplicable.

Quoique les efforts des autorités en ce sens furent digne de mention.

Selon le Journal of Applied Social Psychology de l’époque – pré-invasion- pré-conquête – pré-défaite – post-extermination. 

On comptait entre 6 et 8 millions d’immigrants selon le Centre chrétien de Recherche sur l’Immigration de l'Université Georgetown.

Les «importés» comme on disait.

Dans un bout de texte encore lisible sur le papier jauni : 

Les leaders étrangers locaux affirment que les manifestations agressives se multiplient. 

Suit une liste de ce qui est appelé par eux comme des «manifestations agressives».

Dans un encadrement au milieu des colonnes de texte, on illustre que 22 États étudient des projets de loi pour interdire la nationalisation des immigrants. 

L’emploi local devant être priorisé. Et cet emploi réservé aux habitants nés ici. 

On veut empêcher qu’un étranger ne prenne la place d’un citoyen honnête ou qu’une loi en ce sens soit proposée ou votée bien qu'aucun mouvement ne cherche à l'imposer. Loi qui ferait qu'un «importé» prendrait le job légitime d'un véritable citoyen, lui enlevant selon l'expression: le pain de la bouche!

Mais l’adage prudent dit qu’il vaut mieux prévenir que guérir. 

Alors on prévenait.

Alors on guérissait.

Ailleurs, des projets de construction de temples de cultes mystérieux et inquiétants ont été la cible de manifestations enflammées – selon les articles des journaux - qui ont entraîné «une hausse de la présence policière près des lieux de culte déjà existant » que l’on voulait vandaliser.

Le changement était perceptible dans le dernier sondage national mené sur la question. 

Le sondage montrait que 49% des répondants avaient une opinion défavorable des étrangers et que 37% en ont une opinion favorable. 

Un second sondage, après les «troubles» montra le contraire, à 39 et 47%.

Un professeur du centre de la Diplomatie Publique à l’USC - on ne sait plus très bien ce que ça signifie, l'employé du journal n'ayant pas jugé bon de l'écrire tout du long ce qui signifie sans doute que beaucoup de gens - selon lui - de l'époque concernée savait de quoi il s'agissant. 

Donc, ce professeur affirmait que les étrangers sont devenus les nouveaux «méchants» dans l'imaginaire populaire.

_ Les étrangers sont perçus comme l'ennemi. En Europe, c'est lié aux problèmes économiques et à la concurrence pour les emplois non spécialisés. En Amérique, c'est corrélé à la situation extérieure. Les «étrangers» sont perçus comme «l'Autre». Et il n’y a pas loin de la classification approximative «autre» à celle qui fait d’eux, des gens exotiques ou avec lesquels il est impossible de communiquer ou qui veulent prendre votre place car ils travaillent mieux, plus vite, se fatigue moins, n’ont pas le choix, acceptent des conditions de travail plus difficiles, plus sales et dangereuses et un salaire moindre, tout ceci amenant à la classification de dangereux. 

Ou de mauvais. 

Ou de Mal. 

On les a vu dans les romans, les films, les jeux vidéo - les étrangers étaient souvent les mauvais, l’ennemi du Bon qui ne leur avait rien fait mais qu’ils poursuivaient sans raison de leur haine. Parce qu'ils étaient comme ça, ces étrangers. 

Ou le Bon devait rétablir l’Ordre, les empêcher de nuire et prévenir leurs plans machiavéliques. 

Dans certains jeux de tir on tirait pour tuer dès qu’un des étrangers passaient dans la mire ou se trouvait au bout du canon du pistolet du héros tireur. 

Ces jeux eurent beaucoup de succès.

Shoot to kill.

À l'époque qui est pour certains presque un rêve ou un idéal, temps difficile à imaginer de nos jours, on s'amusait réellement à faire semblant de tirer avec des simulacres d'armes sur un écran de TV qui vous récompensait par des sons variés.

Maintenant, il faut des armes réelles. Et contrairement à ces jeux - il n'en reste plus que des descriptions sommaires - vous n'avez qu'une vie. Et il vaut mieux ne pas la perdre. Quoique. À bien y penser.

Ce qui expliquerait le phénomène mystérieux des suicides de masse. 

Ou de la personne à qui on confie une arme - à feu si on a la chance d'en trouver - ou un gros marteau - faute de mieux - à qui on demande de vous tirer derrière la tête ou de vous frapper un à un. Jusqu'à ce que plus personne ne bouge.

Généralement, le dernier survivant, celui qui a tué tous les autres, se pend. Ou s'il reste une balle utilisable ne se pend pas.

C’était une nouvelle réalité qui a semblé émergé lors de la manifestation décrite mais elle était en dormance depuis longtemps. 

Et ce qu'on désigne comme «nouvelle réalité« fut remplacée par bien d'autres «réalités». Toutes plus désagréables les unes que les autres.

Le Secrétaire général du Cercle affirme qu’aucune activité du centre n'avait jamais fait l'objet d'une telle manifestation en 43 ans.

C'est écrit là sur le vieux journal.

_ Les manifestants ne représentent pas la société au complet. Mais, pour une faction de l'extrême droite: Manifester contre les étrangers est devenu presque normal. Pour certains, c’est la nouvelle norme. La haine est acceptée socialement désormais. Personne ne ressent plus de sentiment de gêne à haïr quelqu’un. À vouloir sa mort. La destruction de l’environnement de cette personne. 

On est en arrivé là.

Peut-être y a -t-il rapport avec la destruction de l'environnement naturel. 

Ce qui est peut-être allé trop loin.

Mais on se souviendra que les derniers animaux sauvages sont préservés dans des zoos ou des cirques depuis que les dernières régions sauvages ont été remplacées par des parcs naturels, eux-mêmes, abolis faute de budget et suite aux demandes des promoteurs immobiliers, sociétés minières et forestières. 

Les manifestations anti-étrangers ont fait leur apparition après la première catastrophe. 

Parallèlement à l'essor des mouvements dits ultraconservateurs. Pour ne pas dire d’extrême droite. Ou nazis. Ce que certains appellent simplement la droite comme si ce mot pouvait tout résumer. 

Ce que certains désignent comme coupable public.

On pointe du doigt, le Parti Démocratique Officiel Perpétuel qui instrumentaliserait le sentiment anti-étranger.

_ Nous avons un Parti National - l'opposition officielle permanente - qui attise la peur. Ses porte-paroles officiels disent qu’il y a des gens qui veulent voler leur pays, le conquérir par la paix, par le nombre, ce qui n’attire l’attention de personne. On est en train de vivre un remplacement de population. Ceux-là prenant graduellement la place des nôtres. 

En silence.

Sournoisement.

On se défendrait si on était attaqué visiblement par autant de gens. 

Il est même interdit de les désigner comme ennemi.

_ Tout ceci est normal. On ne comprend pas ce qui se passe. Même si certains sonnent l'alarme et disent que c'est anormal. Pas comme si l’ennemi et l’envahisseur était armé. Dans ce parti, on parle de reprendre notre pays. 

Ces paroles jettent de l'huile sur le feu. C’est de la démagogie. Du populisme. 

C'est aussi une façon de pousser les gens à militer, à convaincre des voisins afin d’augmenter le nombre de membres. Membres qu’il faut sans cesse mobiliser. Et tous ces gens sont convaincus de solliciter des dons. Déductible d’impôt. Il y a même des classes de donateurs. 
Les donateurs bronze, argent, or. Comme pour les Jeux Olympiques.

À chaque fois qu’on leur rapporte ces paroles déplacées, les administrateurs officiels de ce parti refusent de condamner ces paroles. C'est un phénonème dangereux. On a vu ailleurs et avant jusqu’où où cela pouvait aller. On dirait que les gens n’apprennent jamais.

Un enquête sur l'American Freedom Defense Initiative révèle que ce groupe fondé il y a 10 ans avec un budget de 8000$ est 5 ans plus tard devenu national. Sans qu’on explique la provenance de son $. Ou l’origine de la fondation qui le subventionne. Ou son nom. On pointe le doigt vers quelques milliardaires. Sans dire d'où ils viennent. Ce qu'ils ont fait pour avoir tout cet $. Et pourquoi ces milliardaires soutiennent ces groupes de dégénérés. 

L’$ appelle l’$. Le succès appelle le succès. Dans le Mal comme dans le Bien. 

L'organisation a eu un bureau à Montréal puis New York. Des employés à temps partiels. Un directeur à plein temps. Et un budget annuel de 2 millions de dollars.

L'American Freedom Defense Initiative prône les libertés individuelles et critique le collectivisme et le socialisme. Accusant les étrangers de venir ici pour se faire vivre par l’État ce qui leur est impossible chez eux.

Ils réclameront bientôt des soins médicaux gratuits et le socialisme.

Ses prises de position sont controversées. L'organisation a lancé une campagne pro-citoyenne avec le slogan : Dans toute guerre entre l'homme civilisé et le sauvage, il faut soutenir le civilisé.

La Ligue anti-diffamation considère l'American Freedom Defense Initiative comme un groupe haineux.

Jointe par courriel, la cofondatrice du groupe nie être contre les étrangers inassimilables.

_ Nous défendons la liberté religieuse et nous voulons protéger les droits de tous de l’intervention gouvernementale. Parce que personne n'a le droit d'avoir des passe-droits. S’il y a des étrangers qui imaginent être dans une classe à part, il faut les faire revenir sur Terre. Quelqu’un qui arrive ici, respire notre air, doit s’assimiler. Autrement, il reste un élément étranger irritant. Un obstacle à la bonne marche de la société.

Un autre témoignage.

_ Les étrangers, je les connais. Je ne crois pas que tous les étrangers et les immigrants constituent une menace mais il faut qu’ils se distancent eux-mêmes des radicaux qui prétendent défendre leurs causes. Il faut que les étrangers critiquent leur propre communauté plutôt que de s’obstiner à se poser en «victimes» et se plaindre continuellement du tort imaginaire qu’on leur fait.

_ Ils sont chez-nous. On a bien voulu accueillir ces gens d’ailleurs, ces étrangers, chez-nous!

_ Les étrangers enseignent la haine et la violence. Tant que les étrangers ne dénonceront pas cette situation, ce sera eux et nous. Parce que couleur de la peau ne permet pas de distinguer les gens de bonne foi des suprématistes, des fanatiques propageant la haine.

_ Quiconque célèbre la mort d'innocents perd sa place à la table de l'humanité.

_ Le mot «sauvage» est bien choisi. Mais le mot «sauvage» ou «barbare» choque. Comme un ivrogne qui voit son image dans un miroir et sur une photo.

Selon le gouvernement: dire la vérité était considéré comme un discours haineux.

Contre-manifestations

On en fait la liste avec les dates et les lieux.

La hausse des incidents anti-étrangers a poussé des jeunes immigrants à réagir. Sur le Net, plusieurs sites dénonçaient les actes et les discours racistes et xénophobes. Un des sites était géré par une douzaine de personnes qui voulaient garder l'anonymat par crainte des représailles. Il était visité journellement par une centaine de personne.

L'un des fondateurs du groupe de conscientisation a dit aux journalistes qu'il s'attendait à un renforcement des sentiments anti-étrangers.

_ Bien des chrétiens conservateurs se font dire jour après jour que les immigrants veulent s'emparer de notre pays. Remplacer la population ancienne. Occuper nos églises. Nous convertir de force. Nous deviendrons des étrangers sur notre propre sol.

_ Ils font de plus en plus de bruit.

Mais tout ceci n’est que du bruit.

 _ Il y a des gens qui sont là pour combattre les étrangers.

_ Les actions posées pour interdire les mosquées sont une atteinte inacceptable aux valeurs fondamentales de la Constitution et doivent être contrées politiquement, médiatiquement et légalement.

_ Je ne crois pas que les personnes de la classe moyenne soient représentées dans ces groupuscules extrémistes. C’est triste à dire mais les gens sont probablement plus méfiants que haineux envers les étrangers. Mais on est loin du stade de l’ostracisme et de la violence acceptée.

_ Les groupes extrémistes ont une cause et croient en leur cause mais ils sont encore peu nombreux et la population est plutôt indifférente et ne se sent pas concernée. C’est pour eux, un autre spectacle à la TV. Comme un accident d’auto. On regarde par la fenêtre et on fait autre chose. Ce n’est pas notre auto. Et ils ne font pas parti de la famille. Ce sont des gens. Dans une auto. Ils étaient vivants. Ils sont morts. L’auto est tordue. Et les gens sont dedans. Il vaut peut-être mieux qu’ils soient morts.

Devant cette offensive de la droite, des musulmans font front commun... avec leurs voisins.

Le mois dernier, un groupe d’étrangers a manifesté devant l'hôtel de ville pour dénoncer les propos incendiaires de la conseillère. En en soutien envers les étrangers, il y eut une centaine de personnes et même des citoyens assimilés qui ont participé à cette manifestation. Dont des juifs habituels. Des catholiques. Des chrétiens. Des Latino-Américains. 

Car si on faisait de la discrimination sur la couleur de la peau, ils seraient les prochaines victimes.

La manifestation avait été organisée par une jeune mère de famille qui avait été particulièrement offensée par les propos de la conseillère municipale

_ Mon père est soldat et a combattu à la guerre d’Afghanistan. Il est fier de sa guerre et de ses compagnons d’arme. Fier d'avoir servi son nouveau pays. Alors le fait d'entendre une élue invoquer les soldats de cette façon était une double insulte pour moi. C’était donc nous l’ennemi, cette fois. L’ennemi intérieur. Et il faudrait envoyer la troupe pour nous déloger. Envoyer mon père, peut-être?

La virulence des manifestations anti-étrangers est inédite. On a eu beau chercher dans les archives, elle n'est pas enracinée dans une culture d'exclusion locale. 

Il y a bien eu quelques pendaisons de noirs obsédés sexuels et violeurs et de certains homosexuels pédophiles mais c’était il y avait longtemps. À une époque que l’on peut actuellement considérer comme lointaine. Comme on verrait un pays étranger.

_ Notre ville est est très multiethnique.

_ J'ai grandi dans une rue où nos voisins étaient catholiques, juifs. Il y avait même des noirs.  Tout le monde se connaissait. Les enfants jouaient ensemble.

_ Je n'ai jamais rien senti de méchant, d’inquiétant ou de blessant avant aujourd'hui.

_ On se croirait dans les années 30 en Allemagne.

Un autre témoin, responsable des relations gouvernementales au Conseil des Relations Intergroupes. Il a grandi au cœur de l’Amérique profonde, dans les régions et les campagnes et n'a jamais senti qu'il était considéré comme l'ennemi. 

Après tout, il n’était pas noir.

_ L'effet de groupe donne à certains le courage d'exprimer leur rage. Regroupés, on ne ressent plus la gêne de s’exposer publiquement par des gestes ridicules. Comme le caméléon, on prend la couleur et l’aspect de l’ensemble. Un requin caméléon en quelque sorte. 

On dirait que tout était permis. Ou que plus de choses étaient tolérées même si peu de temps avait les mêmes choses auraient intolérables. 

Et le ton a changé. Tout devenait strident. 

La voix et les gestes.

Et les pensées.

Même les rêves.

C'est devenu correct de se joindre à une foule agressive et hostile. Et si on le pouvait, de réunir une foule. Et, dans cette foule, de crier contre les étrangers. Pourtant, ce pays a été fait d’étrangers par les étrangers. 

Les autochtones ont été mis dans des zoos.

Quand il était président, George W. Bush envoyait un message clair: il était en guerre contre les extrémistes. Le nouveau président continua cette guerre. Et le suivant. 

Et dans cette guerre il fallait utiliser des moyens extrêmes. Ce serait une époque provisoire avant de revenir à une période normale.

_ Aujourd'hui, il n'y a plus de véritables chefs dans les partis politiques. Ce ne sont que des politiciens qui tendent la main aux riches pour se faire élire. Et si on leur donne de l’$, c’est en échange de services futurs divers. Comme on se paie un serviteur.

Comme il n’y a pas de voix dominantes dans l’opinion publique, toutes sortes de propos circulent.

Il faudrait rétablir la censure.

Et même les gens qui pensaient diriger ou contrôler ces mouvements ou, même, qui en furent les initiateurs furent surpris du résultat. Comme si leur créature avait échappé du laboratoire de leur créateur. Se transformant graduellement en monstre.

_ J'ai été la cible de commentaires désobligeants. De coups de téléphones obscènes ou menaçants. Mais voir les gens manifester contre moi, c'est complètement autre chose.

_ Pour la première fois de ma vie, j'ai vu le côté sombre de l'Amérique.

Dit un des chefs démissionnaires du mouvement de protestation anti-étranger et anti-immigrant. Qui devint lui-même la victime de son invention lorsqu’un des militants zélés découvrit qu’il avait du sang juif. 

Son grand-père était polonais et lorsqu’il avait immigré son  nom de famille imprononçable et trop long fut résumé simplement par le fonctionnaire analphabète qui remplit ses papiers.

Dix ans après les premières attaques (suivant celle qu'on désigna historiquement comme la première) des ennemis inconnus – on n’avait pas encore de nom pour les désigner – on n’appelait pas ça des «attaques» - prenant la chose pour des phénomènes naturels non identifiables. 

Mais ces événements aussi terribles, qu’inattendus et peut-être le fait qu’ils soient inexplicables avaient déjà modifié le comportement des gens. 

Et, avant, leur esprit. 

Comme s’il fallait un bouc émissaire. Parce qu’il fallait se venger. 

Le sentiment anti-étranger a donc été plus présent en Amérique. Et, parmi les minorités,  les musulmans américains s'attendaient à voir ce courant prendre de l'importance dans les prochaines années. Ce qui fut le cas.

_ Y a t-il lieu de craindre des débordements?

Le problème de perception à leur endroit ne fit qu’empirer.

_ Ce sera à nous, les gens ayant une conscience, un sens moral, de nous lever et de combattre l'intolérance.

Pacifiquement.

Elle ajouta.

On prend la chose avec philosophie

_ Dans l'Histoire, toutes les minorités sont passées par là. Les catholiques, les juifs, les Italiens, les Irlandais, les Japonais. Les pauvres. Même les femmes qui sont majoritaires.

Un étranger pourrait-il être élu à la tête du pays?

La chose est pour le moment peu probable, mais d'autres options le sont encore moins. Selon un sondage réalisé plus tôt cette année, 45% des citoyens se trouvent dans la catégorie peu susceptible de voter pour un candidat étranger. Ou clairement visiblement étranger.

Mais 35% affirment que le fait que le candidat soit noir, homosexuel, sidatique ou une femme ne les empêcherait de voter pour eux s’ils représentent convenablement leurs intérêts. Ils n’ont pas de préjugés.

Et, effectivement, il y eut un président noir. Qui continua la politique du président blanc.

56 % n’ont pas d’opinion et ne s’intéressent pas à la politique.  Car cette activité divise les gens et trouble les esprits.

Mais généralement on rejette un possible candidat ayant un dossier passé de pédophilie.

Et, dans le même sondage, 61% des répondants sont classés comme ne voteront jamais pour un candidat athée.


Mais si le candidat venait d’une autre planète?

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État 1.2 - 13.14 mai 2014
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samedi 10 mai 2014

MUIT1001. LORSQU'ON EST MALADE ET QU'ON SOUFFRE, ON SE DEMANDE PARFOIS SI LA MALADIE DURERA TOUJOURS ET SI ON PEUT SOUFFRIR DAVANTAGE ? LA RÉPONS À CES 2 QUESTIONS EST OUI.



Il y a ceux qui croient encore qu’il y a dans tout cela un plan arrêté, une ligne de conduite, un projet structuré.



Il ne reste que le désordre. Et l’intervention du Centre, ce qui restait des lieux de pouvoir - le Centre - afin de rétablir l’ordre - parce que les foules effrayées, terrorisées, sans chef, s’en allaient dans tous les sens, répandant à leur tour le désordre comme une épidémie. De ce qui fut d’abord une maladie. Y avait-il une logique ? Dans ce qu’il fallait bien voir comme une attaque – même si longtemps, on préféra ne pas la voir ainsi. Ou, au moins, ne pas la désigner de cette façon. Car il aurait fallu l’expliquer. Et dire ce qu’on allait faire. À quoi avaient servi ces milliards de milliards d’équipements militaires neufs. Pour anéantir des pays du tiers-monde ? Les civiliser définitivement ? C'est ce qu'on était en train de nous faire ! C’est nous qui étions maintenant des pays du tiers-monde. Du quart monde. Des insectes que l’on éliminait. Comme nous nous débarrassions de nos parasites. Et, au lieu de nous défendre. De nous protéger contre cette menace inexplicable. Car indéfinissable. C’est sur les foules que l’on tirait. L'intervention du Centre afin de rétablir l'ordre consistait à éliminer les victimes. Comme si le pouvoir était devenu fou. On le soupçonnait depuis longtemps d’être devenu fou. Selon le vieux proverbe que le pouvoir rendait fou. Ou, sa variation, qu’il n’attirait que des fous. Le pouvoir frappait donc sur ce qu’il y avait de plus facile à frapper. Les femmes, les enfants. Les civils masculins - qui avaient été des hommes - sans arme. Mais est-on encore un homme quand on pisse sur ses pieds ? Qu'on ne peut se retenir de chier dans ses pantalons ? Parce que la peur. La peur. Ensuite. Il y avait eux! Et, entre eux - peu importe ce que c'était que ce «eux» - il y avait le pouvoir. Ajoutant à la terreur une dimension encore plus exceptionnelle à cet état des choses, la perfectionnant. Comme s’il y avait une course à la perfection de la terreur, du désordre et de l’illogisme. Avons-nous parlé de l’absurde? Nous aurions pu en parler. Il faudrait ajouter une légende à toutes celles qui parlent de l'absurde.


Et ce fut la nuit !

vendredi 2 mai 2014

NUIT 1000. À PARTIR DE LA PREMIÈRE NUIT DE LA CONQUÊTE.




Depuis longtemps, la Terre était sous surveillance. On ne l'oubliait pas mais cette petite planète était sans importance. Si insignifiante. Si facilement oubliable. Mais. Mais des événements incompréhensibles - pour l'esprit limité des Terriens - s'étaient déroulés si loin - en terme d'espace, de temps et de dimension - qui avait mis en branle une série de conséquences et de causes créant ou provoquant des événements qui avaient obligé les maîtres d'un monde lointain à partir après que leur propre planète ait été réduite en roches et en sable morts. On pourrait comparer cela à ce qui est arrivé à l'île de Pâques. Désormais. Une île aride ou une planète sans atmosphère et sans vie - peu importe ce que ce mot veut dire pour nous et pour eux. Un désastre rempli de monuments gigantesques, titanesques et de temples merveilleux. Sans prêtres ni sacrificateurs. La vie appelle la vie. Et la vie appelle la mort. Et la vie appelle les grands carnassiers. L'odeur du sang que nous répandions s'était fait sentir si loin. Des appétits sans limite furent attirés. Comme les essaims de mouches à merde bourdonnantes sur la carcasse pourrissante des morts afin d'y pondre leurs myriades d'oeufs qui deviendront asticots et vers blancs grouillants. Spectacle admirable. Il aura fallu seulement un certain temps pour désapprendre et apprendre les choses désormais utiles. Comme nous avons appris vite. Il y avait une telle différence entre eux et nous. Entre eux et ça. Le diminutif explicatif qui nous convenait si bien. Leur point de vue d'eux vers nous. Quoiqu'ils n'aient pas d'yeux - les organes visuels des Terriens et des animaux inférieurs. Ce qui ne les empêchait nullement de voir très clair. Bref. Il y avait une telle différence entre eux et nous ou ça que nous aurions dû subir le sort que nous avions nous-mêmes fait subir aux spécimens inférieurs de notre espèce. Ou, du moins, ce que nous pensions à une certaine époque. Nous aurions pu connaître le sort des Juifs. à partir de 1933. Ou, celui des esclaves. Pendant des millénaires. Ou la fin de notre civilisations comme nous l'avions fait à partir de 1492 en Amérique du Sud et du Nord. Ou les civilisations millénaires: égyptienne, grecque et romaine vers 400. Si nous nous entêtons encore à calculer avec nos dates. Nous aurions sans doute mérité le sort que nous avions fait subir aux autres. Bref. L'espace de la différence entre eux et nous était celui de l'ordre des insectes par rapport aux humanoïdes supérieurs. Et nous savons comment nous traitons nos insectes ravageurs. Bref. Nous aurions dû être éliminé. C'était tout à fait logique. Mais nous ne l'avons pas été. Ce qui était à la fois incompréhensible et illogique. Ce qui a dû autant surprendre nos envahisseurs que nous, les envahis et conquis. Ces 2 étapes s'étant faites en quelques minutes de la même journée. Encore une fois, parce qu'il y avait tant de différence entre eux et nous. Ils durent alors nous utiliser ou tous ceux qui ne demandaient pas davantage pour survivre. Comme nous l'avions fait tant de fois dans le passé avec nos propres conquêtes. Tant de gens ne demandaient pas plus que de collaborer. Dénoncer. Administrer. Administrer et judiciariser les conquis au nom des conquérants. Les garder. Les punir. Les chasser. Survivre. Bien sûr, pour se vendre, même si nous ne demandons pas plus, il faut que quelque nous juge - j'allais dire «digne» d'être acheté. Nous supplions qu'on nous laisser ramper, respirer. Nous nous vengerions sur les «ennemis de la race». Il était interdit de prononcer leur nom - comme si nous avions la moindre idée de quoi il s'agissait - il nous était interdit de penser à eux, d'essayer de les comprendre. Ils avaient envers nous la même fantaisie que nos chefs d'entreprises, chefs d'État envers leurs subordonnés. Commander est un vice galactique. Abuser de son pouvoir aussi. Et quand ce pouvoir est infini, on ne peut qu'imaginer et rêver à quel abus il peut donner place. Et tous les plaisirs que l'on peut tirer de sa victime. Tout ce que nous subissions n'avait rien de nouveau. Nous l'avions subi au cours de notre vie. Nous l'avions fait subir au cours de notre Histoire. Mais comme nos maîtres nouveaux étaient si grandiose et si immense et si puissants, ce n'était que l'ordre de grandeur de la douleur, de la honte, de l'infamie qui changeait. Comme nous aimions ramper. 

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État 1. 3 mai 2014
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